Aperçu du marché : Hausse des émissions de GES provenant de la production d’électricité et de la cogénération dans les installations énergivores au Canada

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Date de diffusion : 2024-01-10

Les industries qui consomment beaucoup d’énergie pour leurs procédés de production sont dites à forte intensité énergétiqueDefinition*. Compte tenu de leur forte dépendance à l’égard de la chaleur industrielleDefinition* et de l’électricité, diverses installations énergivores au Canada disposent de leurs propres centrales autonomes de production d’électricitéNote de bas de page 1 ou de cogénérationDefinition3. Les émissions de gaz à effet de serre (« GES ») de ces installations ont presque doublé entre 2005 et 2021, atteignant plus de 25 mégatonnes d’équivalent en dioxyde de carbone (« Mt d’éq. CO2 »), les deux tiers de cette augmentation étant attribuable au secteur pétrolier et gazier (figure 1). En 2021, les émissions de GES des installations de production d’électricité et de cogénération énergivores au Canada comptaient pour 5 % des émissions de GES liées à l’énergie du pays, comparativement à un peu plus de 2 % en 2005Note de bas de page 2.

La production totale d’électricité dans ces installations est passée d’environ 60 térawattheures (« TWh ») au milieu des années 2000 à plus de 80 TWh en 2015, pour s’établir à environ 70 TWh en 2021 (figure 1), soit environ le dixième de toute l’électricité produite au Canada cette année-làNote de bas de page 3. L’électricité produite mais inutilisée dans ces installations est exportée vers des réseaux de distribution locaux.

Figure 1 – Production d’électricité par les industries à forte intensité énergétique et émissions de GES connexes de 2005 à 2021

Source et Description

Source : Canadian Energy and Emissions Data Centre, base de données du Système de classification des industries de l’Amérique du Nord – Énergie, émissions et production pour l’industrie canadienne (en anglais)

Description : Ces graphiques en aires montrent l’électricité produite en térawattheures (« TWh ») (en haut) ainsi que les émissions de gaz à effet de serre (« GES ») en résultant en mégatonnes d’équivalent en dioxyde de carbone (« Mt d’éq. CO2 ») (en bas), par industrie à forte intensité énergétique et par type de combustible, pour les années 2005, 2010 et 2015-2021. Les industries sont les suivantes : extraction de pétrole et de gaz, extraction de minerais métalliques et non métalliques, fabrication de produits du bois et de papier, fabrication de produits chimiques, autres industries manufacturières. Cette dernière catégorie comprend les alumineries et les raffineries, et dans une moindre mesure, les produits pétroliers et la fabrication de produits alimentaires. Les combustibles comprennent le gaz naturel, le bois, la liqueur de cuisson résiduaire, l’hydroélectricité, l’éolien, le solaire et d’autres combustibles, principalement des produits pétroliers raffinés.

Divers facteurs comme les niveaux de production, les besoins en énergie, les prix des combustibles et des produits de base, l’accès à des sources d’énergie et les conditions économiques et commerciales en général ont une incidence sur la production d’électricité ou la cogénération dans les industries à forte intensité énergétique au Canada. De 2005 à 2021 :

  • L’augmentation des niveaux d’extraction de bitumeDefinition3 a presque fait doubler la production d’électricité des installations pétrolières et gazières, dont plus de 90 % provenaient du gaz naturel.
  • Le gaz naturel est également le principal combustible utilisé par les industries d’extraction de minerais métalliques et non métalliques et de fabrication de produits chimiques, deux industries où les niveaux de production ont augmenté.
  • La production totale des installations de produits du bois et de papier a fluctué selon les conditions de l’industrie. Bien que la bioénergie (y compris le bois et la liqueur de cuisson résiduaireDefinition3) soit demeurée la principale source de combustible, le gaz naturel représentait une part de plus en plus importante de la production de ces installations.
  • La production d’hydroélectricité dans les alumineries (voir « Autres industries manufacturières » à la figure 1) a été plus faible en 2021 qu’en 2005.
  • Une part faible, mais croissante, de la production des installations énergivores provient de l’éolien et du solaire, qui est passée de moins de 1 % du total en 2015 à près de 2 % en 2021.

En 2021, les industries à forte intensité énergétique comptaient pour 10 % de l’économie canadienneNote de bas de page 4, mais environ 40 % de la demande totale d’énergieNote de bas de page 5 et des émissions de GESNote de bas de page 6. Malgré la hausse des émissions de GES provenant de la production d’électricité et de la cogénération dans les installations énergivores au Canada, l’utilisation croissante de cette technique signifie ce qui suit :

  • Un usage plus efficace des combustibles, la production distincte de chaleur industrielle et d’électricité étant plus énergivore.
  • Une réduction des émissions de GES dans les cas où l’électricité achetée par le réseau de distribution produisait davantage d’émissions.

Le gouvernement du Canada a récemment publié un projet de règlement sur l’électricité propre établissant des « normes de rendement pour réduire les émissions de GES provenant de l’électricité produite à partir de combustibles fossiles à compter de 2035 », qui s’applique aux installations alimentées par des combustibles fossiles ayant une capacité de production de 25 mégawatts ou plus et qui exportent de l’électricité vers le réseau de distribution, y compris des installations énergivores. Alors que ces installations cherchent des moyens de réduire leurs émissions de GES pour les prochaines années, des options existent, dont les suivantesNote de bas de page 7 :

  • Gains d’efficacité ou améliorations dans les procédés de production ou l’intensité énergétique qui réduisent les besoins en électricité et en chaleur industrielle par unité de production.
  • Production de chaleur industrielle et d’électricité à partir de sources d’énergie à faibles émissions ou sans émissions, comme le nucléaire, la bioénergie, l’hydrogène ou les ressources renouvelables.
  • Modernisation d’installations existantes consommant du gaz naturel ou d’autres combustibles fossiles afin qu’elles utilisent un mélange de combustibles à faibles émissions (par exemple, du gaz naturel combiné à du gaz naturel renouvelable ou de l’hydrogène) ou qu’elles disposent de capacités de captage et stockage du CO2 (« CSC »)Definition3.